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Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est obligatoire pour toutes les entreprises et structures employant des infirmiers, qu’il s’agisse d’hôpitaux, de cliniques, de cabinets privés ou de centres de soins. Les infirmiers sont exposés à de nombreux risques dans leur travail quotidien, notamment des risques biologiques, chimiques, psychosociaux et musculo-squelettiques. Le Document Unique permet de recenser ces risques et de mettre en place des mesures de prévention pour assurer la sécurité et la santé des infirmiers, tout en garantissant la qualité des soins dispensés aux patients.

Pourquoi le Document Unique est-il obligatoire pour les infirmiers ?

Depuis 2001, le Document Unique est exigé par l’article R4121-1 du Code du travail pour toutes les entreprises, y compris celles du secteur médical. Ce document permet de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles en identifiant les risques et en définissant des actions de prévention adaptées.

Le secteur de la santé expose les infirmiers à des risques spécifiques, notamment les infections nosocomiales, les blessures accidentelles avec des objets tranchants ou encore le stress lié à la gestion des urgences médicales. En l’absence de Document Unique, l’employeur s’expose à des sanctions financières et à des responsabilités accrues en cas d’accident ou de maladie professionnelle.

Les risques spécifiques pour les infirmiers

Le métier d’infirmier est particulièrement exposé à une multitude de risques professionnels. Voici quelques-uns des risques les plus fréquents, à prendre en compte dans le Document Unique :

  • Risques biologiques : Les infirmiers sont en contact quotidien avec des agents biologiques potentiellement dangereux, comme des virus, des bactéries et des champignons, en raison de leur exposition aux patients infectés ou aux prélèvements biologiques. Le risque d’infection est élevé, notamment par le biais d’accidents d’exposition au sang (AES). Les mesures de prévention incluent l’utilisation systématique d’équipements de protection individuelle (EPI) comme les gants, les masques et les blouses, ainsi que la vaccination contre certaines maladies (hépatite B, grippe).
  • Risques chimiques : Les infirmiers manipulent souvent des produits chimiques, tels que des désinfectants, des anesthésiques et des médicaments cytotoxiques, qui peuvent être dangereux pour la santé en cas de mauvaise manipulation. Il est crucial de fournir des EPI appropriés (gants, masques) et de former les infirmiers à la manipulation sécurisée de ces produits.
  • Risques musculo-squelettiques (TMS) : Les infirmiers sont fréquemment amenés à soulever des patients, à adopter des postures contraignantes, ou à réaliser des mouvements répétitifs, ce qui augmente le risque de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les entreprises doivent mettre en place des mesures de prévention, comme des aides à la manutention des patients (lits réglables, draps de transfert), ainsi que des formations pour enseigner les bonnes pratiques de manipulation.
  • Risques psychosociaux (RPS) : Le métier d’infirmier est fortement exposé au stress, en raison de la pression liée aux soins d’urgence, à la gestion des émotions face à la maladie et à la mort, ainsi qu’aux horaires décalés ou de nuit. Les risques psychosociaux (RPS) peuvent entraîner un épuisement professionnel (burnout) et des troubles de la santé mentale. Il est essentiel de mettre en place des programmes de gestion du stress, de prévoir des moments de repos suffisants et d’offrir un soutien psychologique aux infirmiers.
  • Risques d’accidents : Les infirmiers sont également exposés à des risques d’accidents liés à l’utilisation d’objets coupants ou tranchants, comme les aiguilles, les scalpels ou les bistouris. Des procédures strictes doivent être mises en place pour la manipulation et l’élimination des déchets médicaux, ainsi que des dispositifs de sécurité pour prévenir les blessures par piqûre ou coupure.

Comment rédiger le Document Unique pour une structure employant des infirmiers ?

  1. Identification des risques : La première étape consiste à observer les activités des infirmiers et à identifier les risques spécifiques auxquels ils sont exposés, qu’il s’agisse des risques biologiques, chimiques, ergonomiques ou psychosociaux. Il est important de tenir compte des spécificités de chaque structure de soins, qu’il s’agisse d’un hôpital, d’un cabinet ou d’un centre de santé.
  2. Évaluation des risques : Chaque risque identifié doit être évalué en fonction de sa gravité et de sa fréquence d’exposition. Par exemple, les risques biologiques peuvent être fréquents et graves dans un service hospitalier, tandis que les troubles musculo-squelettiques peuvent être plus courants dans les soins à domicile. Cette évaluation permet de prioriser les actions de prévention.
  3. Mise en place des mesures de prévention : Les actions de prévention doivent être adaptées aux risques identifiés. Cela peut inclure la formation des infirmiers à l’utilisation des EPI, la mise en place de procédures strictes pour la manipulation des produits chimiques et biologiques, la formation aux gestes ergonomiques pour réduire les TMS, et l’organisation du travail pour limiter les effets du stress et des horaires décalés. Des équipements d’aide à la manutention et des protocoles de sécurité pour éviter les accidents doivent également être instaurés.
  4. Suivi et mise à jour du Document Unique : Le Document Unique doit être mis à jour régulièrement, en particulier lors de l’introduction de nouveaux équipements, de nouvelles procédures médicales ou en cas de réorganisation des équipes de soins. Il est également crucial de former continuellement les infirmiers aux nouveaux risques et aux procédures de sécurité.

Les obligations légales pour les structures médicales

Les établissements employant des infirmiers doivent veiller à ce que le Document Unique soit accessible à tous les salariés, aux représentants du personnel, et aux services de santé au travail. Ce document doit être conservé pendant au moins cinq ans et mis à jour régulièrement pour refléter les évolutions des risques dans l’organisation.

Les mesures de prévention décrites dans le Document Unique doivent être rigoureusement appliquées pour garantir la sécurité des infirmiers et des patients. En cas de non-respect, l’établissement s’expose à des sanctions financières, et en cas d’accident ou de maladie professionnelle, il peut être tenu responsable pour faute inexcusable de l’employeur.

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