Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est une obligation légale pour toutes les entreprises employant des cordistes. Ce métier, qui implique des travaux en hauteur et souvent dans des conditions extrêmes, expose les travailleurs à des risques importants, notamment les chutes, les risques mécaniques et les risques liés aux conditions météorologiques. Le Document Unique permet de recenser ces risques et de mettre en place des mesures de prévention adaptées pour garantir la sécurité des cordistes.
Pourquoi le Document Unique est-il obligatoire pour les cordistes ?
En vertu de l’article R4121-1 du Code du travail, toutes les entreprises françaises employant des travailleurs, y compris les cordistes, doivent rédiger un Document Unique pour évaluer les risques professionnels. Ce document est particulièrement important pour les cordistes, car leur travail en hauteur présente des dangers spécifiques, tels que les chutes, l’utilisation de matériel d’accès complexe, et l’exposition aux conditions météorologiques changeantes.
Le non-respect de cette obligation expose les entreprises à des sanctions financières et peut entraîner des responsabilités accrues en cas d’accident. Le Document Unique est donc essentiel pour prévenir les accidents graves et garantir la sécurité des cordistes dans leur environnement de travail.
Les risques spécifiques pour les cordistes
Le travail de cordiste est l’un des métiers les plus dangereux, avec des risques qui doivent impérativement être pris en compte dans le Document Unique. Voici quelques-uns des risques les plus courants dans ce métier :
- Risques de chute de hauteur : Les cordistes travaillent souvent à des hauteurs importantes, sur des façades, des ponts ou des installations industrielles. Le risque de chute est omniprésent, et les conséquences peuvent être graves, voire fatales. Il est essentiel de fournir aux cordistes des équipements de protection individuelle (EPI) de qualité, comme des harnais, des cordes de sécurité, et des systèmes de freinage adaptés. Une formation rigoureuse sur les procédures de sécurité et les techniques de travail en hauteur est également indispensable.
- Risques liés aux équipements défectueux : L’utilisation d’équipements spécifiques, tels que les harnais, les cordes et les mousquetons, peut présenter des dangers si ces équipements sont mal entretenus ou défectueux. Les entreprises doivent instaurer des protocoles stricts de vérification et d’entretien du matériel, ainsi que des inspections régulières pour garantir que tout le matériel est en bon état de fonctionnement.
- Risques liés aux conditions météorologiques : Les cordistes travaillent souvent à l’extérieur et sont exposés à des conditions météorologiques extrêmes, telles que le vent, la pluie, la chaleur ou le froid. Ces conditions augmentent le risque d’accident, notamment de chute. Il est important d’adapter les horaires de travail aux conditions météorologiques et de fournir aux cordistes des vêtements de protection adaptés pour les aider à faire face aux intempéries.
- Risques de troubles musculo-squelettiques (TMS) : Les cordistes doivent souvent adopter des postures inconfortables et effectuer des mouvements répétitifs pendant de longues périodes. Ces efforts physiques peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS). L’aménagement ergonomique des postes de travail en hauteur, des équipements adaptés, et des pauses régulières peuvent aider à limiter ces risques.
- Risques liés à la fatigue : Le travail en hauteur demande une concentration constante et un effort physique important. La fatigue augmente le risque d’accident. Il est essentiel de planifier des périodes de repos suffisantes et de veiller à ce que les cordistes ne travaillent pas dans des conditions de fatigue excessive.
- Risques d’accidents mécaniques : Les cordistes travaillent souvent avec des outils ou des machines, tels que des perforateurs, des meuleuses ou des marteaux-piqueurs. L’utilisation de ces équipements en hauteur présente des risques supplémentaires. Il est crucial de former les cordistes à la manipulation sécurisée des outils et de s’assurer que les dispositifs de protection sont correctement installés.
Comment rédiger le Document Unique pour une entreprise employant des cordistes ?
- Identification des risques : La première étape consiste à identifier les risques spécifiques auxquels les cordistes sont confrontés dans leur travail quotidien. Cela inclut les risques de chute, les risques liés à l’utilisation d’équipements, les conditions météorologiques et les troubles musculo-squelettiques. Une observation approfondie des postes de travail en hauteur et des équipements utilisés est indispensable.
- Évaluation des risques : Chaque risque identifié doit être évalué en fonction de sa gravité et de sa fréquence. Par exemple, les risques de chute sont fréquents et peuvent avoir des conséquences graves, tandis que les troubles musculo-squelettiques peuvent s’aggraver à long terme si aucune mesure n’est prise. Cette évaluation permet de prioriser les actions de prévention à mettre en place.
- Mise en place des mesures de prévention : En fonction des risques évalués, des actions de prévention doivent être mises en œuvre. Cela inclut la fourniture d’équipements de protection individuelle (EPI) de qualité, la formation des cordistes aux techniques de sécurité et à l’utilisation des équipements, ainsi que la mise en place de protocoles pour l’entretien et la vérification régulière des outils et des dispositifs de sécurité. Des dispositifs de protection collective, tels que des filets de sécurité, peuvent également être envisagés.
- Suivi et mise à jour du Document Unique : Le Document Unique doit être mis à jour régulièrement, notamment après chaque changement dans l’organisation du travail, l’introduction de nouveaux équipements ou en cas de modification des méthodes de travail en hauteur. Les cordistes doivent être formés en continu aux nouvelles procédures de sécurité et aux techniques d’escalade et de déplacement en hauteur.
Les obligations légales pour les entreprises employant des cordistes
Les entreprises qui emploient des cordistes doivent veiller à ce que le Document Unique soit accessible à tous les travailleurs, ainsi qu’aux représentants du personnel et aux services de santé au travail. Ce document doit être conservé pendant au moins cinq ans et régulièrement mis à jour pour refléter les évolutions des risques.
Les mesures de prévention identifiées dans le Document Unique doivent être appliquées de manière stricte pour garantir la sécurité des cordistes. En cas de non-respect, l’entreprise s’expose à des sanctions financières, et en cas d’accident, elle peut être tenue responsable pour faute inexcusable de l’employeur.